mardi 11 novembre 2014

Carmilla de Le Fanu illustré par Isabella Mazzanti paru chez Soleil collection Métamorphose



Bonjour à tous !

Aujourd’hui grosse nouveauté : je vais vous parler de fantastique (encore) et d’un magnifique livre réédité cet automne dans la collection Métamorphose de chez Soleil et illustré par Isabella Mazzanti : Carmilla de Sheridan Le Fanu.

Oui, j'achète toujours mes livres vêtu en robe d'époque victorienne, voyez vous.

Alors oui, cette nouvelle ne date pas d’hier, étant donné qu’elle paru pour la première fois en 1872, soit 25 ans avant Dracula de Bram Stoker (gardé cela en tête) et que son auteur fête cette année ses 200 ans !


Ce récit prend la forme d’un témoignage, celui d’une jeune femme nommé Laura, ayant passé son enfance et sa jeunesse recluse dans un château perdu au fin fond de l’Autriche vers le milieu du 19éme siècle et qui y a vécu une bien étrange rencontre.

" Deux grands yeux s’approchèrent de mon visage, et, soudain, je ressentis une douleur fulgurante, comme si deux grande aiguilles espacées de quelques pouces seulement s’enfonçaient profondément dans ma poitrine.

Je me réveillai en hurlant. La chambre était éclairée par la chandelle qui était resté allumé toute la nuit, et je vis une silhouette féminine au pied de mon lit, un peu sur la droite. "
L’arrivée imprévue de la très belle Carmilla au domaine familiale va être le point de départ d’une romance douce et fragile, pleine de mystère, envoutante, une danse dans un bal masqué ou l’on se cherche, se croise sans jamais réellement voir l’autre.

Mais me diriez vous, est ce que cela ne serait pas un peu cul cul la praline ton truc ? Et ben… oui et mille fois non...

Plus qu’une nouvelle fantastique sur le thème du vampire, ce récit traite effectivement des  thèmes de la passion et de la manipulation mais avec beaucoup de subtilité et surtout très loin des clichés sur l’amour impossible et le désir.

Pour moi, la relation entre l'innocente Laura et Carmilla est une amitié fusionnelle basculant dans une intox mais d'autre piste de réflexions peuvent être envisagé et une très belle analyse est d’ailleurs proposée à la fin de cette édition.
Le texte est très beau donc mais il est magnifié par le travail d’Isabella Mazzanti, dont je tiens à vous offrir un aperçu avec des images extraits du blog de l'illustratrice :



 

Image extrait du blog http://isabancewicz.blogspot.fr

 Et que cela fait du bien aux yeux ! Surtout après avoir expérimenté la douleur oculaire après le visionnage de Dracula Untold (voir la critique ici).

Je ne suis pas une grande fan des vampires et néanmoins, le jeu de masque de Carmilla, la dimension plus humaine et moins bestiale que son petit frère Dracula, ainsi que son impact plus psychologique que physique sur l'héroïne en font une figure actuelle et universelle.

Je recommande donc ce très bel objet, surtout si vous n’aimez pas ou très peu les vampires : vous risquez de tomber sous le charme de Carmilla.